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Emilie Noé, pour ne pas oublier

Témoignage poignant d’une ancienne déportée

mardi 22 janvier 2019, par DAVID-DIAZ

Ce vendredi 18 janvier 2019, nous avons eu la chance et l’honneur d’accueillir au collège Madame Emilie Noé accompagnée de Mme ELLOY. Emilie NOE a été la plus jeune déportée de Côte d’Or en 1944. Elle n’avait alors que 17 ans.

Aujourd’hui âgée de 92 ans, elle témoigne auprès des jeunes dans les collèges et lycées. Nos élèves ont été particulièrement touchés par son histoire car celle ci se déroulait dans le village de Lusigny, à 2 kilomètres de notre établissement.

En effet, Emilie NOE est née dans la famille FOURNIER installée dans une ferme à Lusigny sur Ouche. « Mon père, Henri, ravitaillait le maquis (Pierre-Semard) et ma sœur et moi, nous étions agents de liaison. J’allais chercher les plis au maquis et Henriette les emmenait aux responsables des bus qui faisaient la liaison entre Bligny et Dijon. Les soldats Allemands sont venus nous chercher ma sœur et moi. Ils ont dit à mon père, arrêté 15 jours plus tard, que s’il se sauvait, ils nous fusillaient."

Pendant plus d’une heure, les classes de 5e, 4e et 3e ont écouté avec respect son témoignage à travers la prison de Dijon puis l’Allemagne « Je suis passée par un camp disciplinaire. C’était horrible. » Puis passage au camp de concentration de Ravensbrück avant de rejoindre le Kommando Schlieben, à 60 km de Buchenwald. « À Ravensbrück, nous étions en quarantaine. Si j’y étais restée, je ne sais pas si j’aurais survécu. À Schlieben, si l’on était discipliné et que l’on travaillait, on n’était pas malheureux, même si évidemment on manquait de nourriture. On a été libérés par les Américains. Une chance… On a été ensuite transférés à l’hôtel Lutetia (à Paris). On ne s’est jamais quittées, avec deux sœurs de Chalon sur Saône. C’est ce qui a fait notre force. Je suis rentrée le 30 mai 1945. Mon père et ma sœur sont aussi rentrés. On a eu de la chance. "

Ce sont ces derniers mots qui ont particulièrement marqués les personnes présentes. Emilie ne se plaint pas. Au contraire, elle se trouve chanceuse et n’éprouve aucun ressentiment contre le peuple allemand.

Elle a terminé son discours comme elle l’avait débuté, en rendant hommage à ses parents Henri et Yvonne FOURNIER qui lui ont transmis les valeurs de fraternité, de courage et de respect.

(Cet article a été publié dans Le petit bélinéen de mars 2019)

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